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31 août 2016 3 31 /08 /août /2016 12:58

J’aime flâner en voiture, et par-dessus tout j’adore les petites routes dont je sais qu’elles mènent toujours quelque part et par lesquelles je peux rejoindre une plus grande route, car je déteste rebrousser chemin et refaire le trajet à l’envers : on a vraiment l’air très con de repasser devant des gens qui nous ont dévisagés une première fois parce qu’il ne passe jamais d’inconnu sur ces routes, on a l’impression d’être des touristes égarés ! J’ai donc profité en ce début d’après-midi d’une petite course en solitaire pour m’aventurer par ces chemins. Ségéric, Aygueparses, Cantagrel ou Mejanesseres, que de noms vus maintes fois à quelque croisement ou sur les cartes IGN et qui titillaient ma curiosité : aujourd’hui ces lieux pleins de mystère pour moi étaient enfin à portée de roues, je me suis donc lancée à l’aventure. Car c’est bien d’une aventure dont il s’agit : panneaux indicateurs moussus et hors d’âge, routes au revêtement incertain parcourues d’une belle bande verte qui laisse imaginer le peu de circulation qu’il peut y avoir, kilomètres ombragés sous d’épaisses forêts sans rencontrer âme qui vive, serpentant autour de collines et plongeant vers le ruisseau avant de remonter… Je n’ai croisé qu’une voiture, au milieu de trois maisons à la mine abandonnée, un charmant vieux monsieur qui s’est serré tout autant que moi et qui m’a confirmé, hilare un vieux mégot au coin de la bouche, arrivé à ma vitre baissée que « C’est par large hein ?! » auquel j’ai répondu tout sourire que l’important c’était que ça passe !

 

Car oui « ça passe » comme je l’ai déjà écrit par ici il y a quelque temps.

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commentaires

L
Rien que les noms que tu cites sont évocateurs de ta région et recèlent tout son mystère. Ça chante tout seul en quelque sorte. Et donne envie de te suivre sur ces routes inconnues. Je ne possède pas de véhicule, alors, à moins d'en louer un, je ne risque guère de te croiser sur ces routes et je le regrette. Ta description me rappelle ces promenades dans la campagne normande où, au hasard d'un chemin creux ou d'une prairie clôturée, on devinait une bâtisse ou des bâtiments de ferme, où les gens étaient accueillants dès qu'ils voyaient des enfants et proposaient la bolée et les crêpes. On pouvait entrer dans les granges et les étables, caresser le veau, courir au clapier pour donner de l'herbe aux lapins, assister à la traite des vaches. Bref, quand on un enfant des villes, on ne se lasse pas de cette bouffée de nature complaisante : champs enclos entre des haies, routes en contrebas et ombragées.... Je me souviens du douis (lavoir fait d'une pierre plate dans un étroit ruisseau) où Madame Marie battait le linge avant de l'étendre sur le champ voisin. Je me rappelle les pommiers aux fruits acides qu'on recrachait immédiatement, le taureau qui semblait me narguer et dont j'avais une trouille bleue.
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F
Je connais par coeur ces routes minuscules et ces lieux-dits quasi-microscopiques restés à l'écart du monde. Le manoir de Ségéric est une merveille architecturale hélàs tombée aux mains d'un âne bâté qui a tenté d'en faire une pâtisserie de m'as-tu-vu après avoir fait raser une grange monumentale en parfait état. C'est désolant à voir quant on a connu cela il y a quelque cinquante ans. Visitez Cornac en prenant la petite route qui descend de Teyssieu en traversant une forêt dense et déserte avec de magnifiques points de vue : on est loin de tout, en pleine nature, dans la solitude propre à la méditation. En automne quand la forêt rougeoit, c'est une splendeur. Pas besoin d'aller aux antipodes pour s'émerveiller : la France recèle de sublimes beautés heureusement inconnues des foules qui se pressent sur des plages dépotoirs pour sucer des crèmes glacées.
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F
J'ai appuyé sur je ne sais quel bouton et mon com est parti. Je disais donc : Un copain qui reprochait à deux ados en scooter de fairedes zig zag devant son véhicule s'est vu menacer de deux couteaux sortis ! La campagne n'est pas encore contaminée. On va devoir tous s'y réfugier !
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F
On a vécu ça cet été dans la campagne bretonne. On s'est parfois demandé où on était. Au point de devoir, au moins une fois, de demander notre chemin. Nous n'avons trouvé là que des gens sympas. Pas comme ici. Un copain, qui reproch
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S
Cela peut aussi arriver par ici, à une différence près: ceux que tu croiseras n'ont pas l'air hilare, mais plutôt celui de penser "qu'est-ce qu'il (ou elle) fout par ici?"
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L
De charmantes petites routes hors du temps sillonnent nos massifs alpins mais avec ta voiture (même pot de yahourt),là, si tu rencontres un autre véhicule inutile de baisser la vitre pour espérer tailler le bout de gras car ça ne passe pas et ton interlocuteur se trouve dans son véhicule en principe arrêté au bout de ton capot avant. <br /> Je ne dirai pas comment cela finit car trop de possibilités existent. Cependant elles ne vont pas toutes dans le sens d'un rapprochement cordial entre les différentes personnes concernées.

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  • Ecrivain public, profondément rurale je revendique mon amour des bonheurs simples ainsi que mon droit à pousser des coups de gueule et des coups de coeur.
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