J’aime flâner en voiture, et par-dessus tout j’adore les petites routes dont je sais qu’elles mènent toujours quelque part et par lesquelles je peux rejoindre une plus grande route, car je déteste rebrousser chemin et refaire le trajet à l’envers : on a vraiment l’air très con de repasser devant des gens qui nous ont dévisagés une première fois parce qu’il ne passe jamais d’inconnu sur ces routes, on a l’impression d’être des touristes égarés ! J’ai donc profité en ce début d’après-midi d’une petite course en solitaire pour m’aventurer par ces chemins. Ségéric, Aygueparses, Cantagrel ou Mejanesseres, que de noms vus maintes fois à quelque croisement ou sur les cartes IGN et qui titillaient ma curiosité : aujourd’hui ces lieux pleins de mystère pour moi étaient enfin à portée de roues, je me suis donc lancée à l’aventure. Car c’est bien d’une aventure dont il s’agit : panneaux indicateurs moussus et hors d’âge, routes au revêtement incertain parcourues d’une belle bande verte qui laisse imaginer le peu de circulation qu’il peut y avoir, kilomètres ombragés sous d’épaisses forêts sans rencontrer âme qui vive, serpentant autour de collines et plongeant vers le ruisseau avant de remonter… Je n’ai croisé qu’une voiture, au milieu de trois maisons à la mine abandonnée, un charmant vieux monsieur qui s’est serré tout autant que moi et qui m’a confirmé, hilare un vieux mégot au coin de la bouche, arrivé à ma vitre baissée que « C’est par large hein ?! » auquel j’ai répondu tout sourire que l’important c’était que ça passe !
Car oui « ça passe » comme je l’ai déjà écrit par ici il y a quelque temps.