Triste vérité

En parcourant mes sites d'informations habituels j'ai lu il y a quelques jours qu'on faisait tout un foin autour de propos du chroniqueur et écrivain Yann Moix. En allant au-delà des titres j'ai vu qu'il s'agit d'un interview dans laquelle le bonhomme en question déclare sans honte ni fierté, comme un simple constat, qu'il ne pourrait pas aimer une femme de 50 ans, qu'il les trouve trop "vieilles" et qu'en outre parmi les femmes jeunes qu'ils privilégie il a une préférence pour les Asiatiques.

Bon pas mal de gens s'en sont émus. J'avoue quant à moi que si j'ai trouvé ça un peu difficile à encaisser je ne me suis pas sentie plus choquée que ça: sans doute parce que je sais que le type est du genre médiatique et aime bien se la raconter, ensuite parce qu'après tout ce sont ses choix personnels, que ça n'engage que lui, qu'il n'a pas spécialement jeté l’opprobre sur les quinquagénaires, etc.

Et puis je suis tombée sur la vidéo ci-dessous et je me suis aperçue qu'en fait si cela ne me choquait pas plus que ça c'est tout simplement parce que cela découlait d'une vision des femmes imposée par la société depuis tellement  longtemps et qu'on a fini par intégrer sans même s'en rendre compte. Tout cela est fort bien expliqué par une blogueuse, je vous laisse juger par vous-même. C'est un constat, et il est hélas bien triste.

Remarquez que ça tombe bien: je n'avais de mon côté aucune envie de coucher avec Yann Moix. Comme quoi la vie est bien faite finalement.

Comments

[Périé]

Beaucoup d'abrutis disent beaucoup de conneries que beaucoup d'oreilles entendent parce qu'elles ne sont pas plus sourdes qu'ils ne sont muets.
Cet abruti là existe pour ça, dire des conneries, sinon il serait muet.
Comme d'autres je l'ai entendu par personnes interposées, journaliste je crois, mais je sais que c'est une abruti-payé-pour-l'être.

[La Ségaline]

Dans le show-biz comme ailleurs c'est la loi de l'offre et de la demande: tant qu'il y aura des gens pour regarder-écouter-lire de la merde il y aura des gens pour en pondre. A chacun de faire ses choix.
Merci de votre visite.

[Florentin]

Comme je suis un mauvais et une langue de vipère, je dirai que, quand on a la tronche de ce monsieur, on ne la ramène pas ...

[Le Mousquetaire des Mots]

Ce mec n'a fait qu'exprimer sa vision, cela a au moins le mérite d'être franc. Quant au fond de l'affaire, il faut bien reconnaître que les femmes ont toujours eu un couvercle sur la tête et que leur libération n'est qu'apparente. Les hommes ont toujours voulu prendre le dessus, aidés qu'ils étaient par une législation à laquelle les femmes ne prenaient pas part. Quand on sait que dans le code civil existe toujours l'article stipulant que le pantalon est interdit aux femmes... il ne faut pas s'étonner que le machisme ait encore de beaux jours devant lui. C'est une question d'éducation. Aux femmes donc de prendre le mors aux dents et de montrer qu'elles refusent la sujétion masculine. Les idées véhiculées par la presse féminine ne sont que le reflet de la pensée des hommes qui la dirigent. mais qui la lit vraiment ? J'ai feuilleté une ou deux dans une salle d'attente je ne sais plus quel magasine pour très vite comprendre ce qu'il en était : lecture rasoir entre deux pubs de produits de beauté, de mode et autres sujets sans grand intérêt. Je ne sais plus qui a dit que la beauté n'avait pas d'âge. Et je suis d'accord.

[La Ségaline]

Qui lit la presse féminine? En voilà une bonne question. D'ailleurs il n'y a pas grand chose à lire, plutôt à regarder: un reportage photo sur la dernière tendance vestimentaire, enrobé de moult pages de pub pour des trucs essentiels genre maquillage, cosmétiques miraculeux qui font perdre 10 ans, etc... le tout bien photoshopé cela va de soi. Vu les ventes, il faut croire que ça intéresse quand même un paquet de monde, c'est ça qui fait peur!

[Agatheb2k]

Il y a belle lurette que j'ai rué dans les brancards des diktats de la presse féminine que j'ignore totalement depuis que j'ai découvert les recueils de mots fléchés et autres saines occupations des doigts et de l'esprit.
Plus de maquillage non plus, pas de couleur pour mes cheveux, je n'oblige personne à me regarder, parce que si une année on aura un discours honnête, l'année d'après la tendance sera inversée et les nouvelles couleurs n'iront plus à mon teint, alors j'ai décidé de faire de substantielles économies !
Et je me revois très bien en train de chercher désespérément le regard d'un vendeur dans un rayon d'un magasin d'informatique pour y acheter un ordinateur... même topo des années plus tard alors que cette fois j'étais accompagnée, invisible seule OK (les 3/4 du temps ça m'arrange), mais je me refuse à croire que les patrons des magasins ne regardent plus les statistiques des ventes en fin de journée... Alors quand je veux quelque chose, j'attaque direct et je ne lâche le morceau que quand j'ai obtenu satisfaction, ensuite je redeviens invisible avec plaisir.
Quant aux préférences de Mr YM, fort heureusement je n'entre pas dans ses critères, et lui n'entre pas dans les miens non plus !

[La Ségaline]

Hou la moi tout pareil ou presque! Je n'ai jamais aimé la presse féminine qui ne fait que nous enfermer un peu plus dans les clichés qu'elle prétend combattre, une vraie plaie pour le féminisme, qui nous relègue au rang de super-consommatrice de produits en tous genre, une bénédiction pour l'industrie cosmétique et la mode qui n'existeraient pas sans ce satané diktat de "sois belle et tais-toi". Pour ce qui est d'être invisible, personnellement ça me va plutôt bien!

[Sirius]

Ce qu'explique cette blogueuse est un secret de polichinelle! Il n'y a pas que les normes imposées par le marché à la "beatuté" des femmes, qui soient sources d'exclusion, hélas. Quant à Yann Moix, que je ne connais que de nom, s'il se déclare incapable d'aimer une femme de 50 ans (ou plus...), c'est probablement parce qu'il n'y a jamais goûté!

[La Ségaline]

En effet toute cette explication est des plus évidentes mais ce qui m'a affligée c'est de constater à quel point nous étions tellement imprégnés de ces normes discriminatoires que nous ne voyions même pus où est le problème, et ce ne sont que les propos, ponctuels, de Yann Moix qui nous renvoient à cette anormalité de la situation.