Il y a quelques mois j’ai voulu renouer avec le plaisir de la correspondance, retrouver le plaisir de découvrir une nouvelle personne, petit à petit au fil des échanges, au fil des lettres où l’on partage ses goûts, ses humeurs, ses idées… Renouer avec un de mes grands plaisirs lorsque j’étais adolescente et qu’il n’y avait ni Internet ni mails.
Grâce à un site dédié aux relations épistolaires j’ai fait la connaissance d’un correspondant avec qui le courant m’a semblé être passé très vite, c’en était presque surnaturel tellement nous avions de choses en commun ! Nous avions des goûts musicaux similaires, des façons de voir la vie qui se correspondaient, j’avais l’impression d’avoir découvert mon alter ego. Les échanges n’étaient pas réguliers, mais nous avions convenu que l’écriture devait rester un plaisir, et cette correspondance une récréation. Surtout nous avions décidé que si l’un de nous deux ne souhaitait plus poursuivre, quelle qu’en soit la raison, que l’on n’avait pas forcément à expliquer au demeurant, on se le dirait et on arrêterait tout simplement. Le maître mot c’était la liberté et la franchise.
Puis le temps a passé et les réponses se sont espacées. Apparemment bien désolé de ne pouvoir écrire davantage mon correspondant m’a expliqué qu’il était dans une période compliquée de sa vie personnelle où de grands changements avaient l’air de s’opérer (j’ai pensé à une séparation). De longues semaines sans nouvelles je m’inquiétais et lui ai envoyé un petit message (nous avions échangé mails et FB) en lui rappelant malgré tout l’absence de toute obligation, de toute pression.
Depuis pas de nouvelles, pas de réponse à mon message. Alors je me fais une raison et je me dis que c’est simplement fini, mais je trouve dommage que l’on ne se soit pas dit au revoir. C’est la vie.
J’ai envie de reprendre la plume et de rencontrer un autre correspondant, mais j’appréhende car je me dis que ce ne sera sans doute pas aussi fort que ces quelques lettres échangées où tout semblait tellement simple et évident, où chaque découverte de l’autre faisait dire « Ah ben mince, moi c’est pareil ! ». Je mets la barre trop haut sans doute et j’ai peur d’être déçue. C’est comme une rupture…