Il me semble que le débat sur cette fumeuse histoire d'identité nationale a fait long feu, et ne sert plus peut-être qu'à justifier l'existence d'un ministère qui essaye de cacher sa vraie nature (c'est loupé, on l'a vite démasqué Besson et ses velléités nationalistes) et à ratisser large à droite du côté du FN en vue des prochaines élections. Néanmoins ça aura fait réfléchir dans les chaumières et ça donne parfois un éclairage nouveau à des propos lus ou entendus. Par exemple par plus tard qu'hier nous étions en famille au restaurant, un des convives toujours curieux demande au patron, qui n'avait pas l'accent franchement auvergnat (ou alors le même accent qu'Hortefeux), d'où il venait, celui-ci lui répond qu'il est Normand, ce à quoi le curieux lui répond que lui est presque voisin puisqu'il est originaire de Champagne, s'en suit un petit historique de ses périgrinations jusqu'en Auvergne, etc. Bref au bout du compte il s'est trouvé que les Auvergnats de souche étaient fortement majoritaires à la table, lorsque le bavard s'est rappelé que moi je n'étais pas du coin, et lorsque le restaurateur a conclu "Vous êtes tous d'ici alors?" le bavard a lancé en me désignant "Ha ben non, elle c'est une étrangère, elle est du Lot!".
Ceci peut inspirer plusieurs réflexions, notamment qu'en se questionnant sur l'appartenance (ou non) à un groupe on finit automatiquement par essayer de déterminer à l'intérieur un sous-groupe, et puis on peut aller de sous-groupe en sous-groupe, un peu comme en sciences naturelles.
Ce que je veux dire c'est que le danger de ce type de réflexion c'est forcément le repli identitaire: on finit toujours par se croire obligé d'appartenir à un groupe ou à un autre: on fait partie d'un continent, puis d'un pays, puis d'une région, puis d'un département, puis d'un village...et on finit par tous s'entretuer à l'occasion d'un stupide match de foot...