Les enterrements, c'est souvent seule que j'y assiste, je n'y discute guère, parfois quelques minutes le temps de saluer un tel ou un tel. Aussi ai-je du mal à supporter le brouhaha qui règne au devant de l'église où se déroule cet office religieux. Oui je reste dehors parce que je n'arrive jamais en avance d'une part, et d'autre part j'ai toujours du mal quelles que soient les cérémonies (baptêmes, mariages ou enterrements) à supporter les discours lénifiants et stéréotypés des prêtres. Il faut dire que je suis allée à la messe tous les dimanches jusqu'à mon adolescence, j'ai eu le temps d'en faire le tour. Je sais bien que beaucoup de curés mettent du coeur dans leurs sermons et leurs prônes, d'autant qu'ils connaissent bien, surtout dans nos campagnes, les paroissiens, fussent-ils de parfaits mauvais chrétiens, qu'ils accompagnent jusqu'à ce qui doit être leur dernière demeure.
Ces conversations qui se déroulent à l'extérieur de l'église, elles sont la plupart du temps faites de choses tellement quotidiennes et entièrement étrangères à ce qui se déroule à l'intérieur... sauf quand il s'agit de médire que le défunt ou sa famille. C'est un tel contraste entre ces voix fortes, ces rires à peine chuchotés, ces conversations où l'on prend des nouvelles de tel ou tel autre, et ce silence qui règne à l'intérieur de l'église toute baignée d'un recueillement fait de réelle tristesse mêlée d'un silence poli.
Alors oui ça m'énerve souvent d'entendre de trop près ce bruit de la vie qui semble se moquer du silence de la mort.
Ce doit être que je n'aime pas la provocation.