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12 février 2022 6 12 /02 /février /2022 18:10

Je ne suis pas fâchée avec Dieu : je ne l’ai jamais rencontré. En revanche je suis plutôt remontée en général contre tous ceux qui se targuent de parler à sa place, quelle que soit leur obédience.

Voilà pourquoi je ne vais dans les églises qu’en qualité de touriste, jamais comme fidèle… Pas de mariages ou d’enterrements auxquels je n’assiste que depuis l’extérieur. Cela n’empêche en rien de partager les joies et les peines de ceux qui sont aux premiers rangs à l’intérieur.

Je n’aime pas les discours tout prêts que servent ceux qui officient lors de ces cérémonies, tous ces beaux discours sur les intéressés que bien souvent ils ne connaissent ni d’Ève ni d’Adam, toutes ces injonctions à être de parfaits bons chrétiens même pour les non-croyants, ces façons de persuader chacun que seule leur vision est la voie à adopter, etc.

Alors je reste à l’extérieur. Souvent je suis une des rares femmes. Héritage d’un temps où les femmes de la campagne allaient assister à l’office pendant que leurs maris-chauffeurs les attendaient au bistrot du village. Hélas bien souvent dans nos campagnes pas le moindre bistrot dans lequel attendre que le curé ait fini de nous assommer de ses belles paroles. Alors les femmes entrent dans l’église, les hommes restent en dehors pour leur laisser la place. Quelle générosité. Dans ma grande bonté je cède aussi volontiers ma chaise à une âme certainement meilleure que la mienne qui saura tirer profit de ce qu’elle entendra dans ce lieu sacré.

La scène au-dehors est bien plus intéressante. Lors des mariages évidemment tout est gai et léger, à l’intérieur comme au-dehors. Mais lors des enterrements les choses sont bien différentes. La tristesse pesante du dedans contraste souvent avec une ambiance plus décontractée au dehors. Quel qu’ait été le degré de proximité des personnes avec le défunt,  passé le premier temps de silence recueilli lors de l’entrée du corps et de la famille dans l’église, les conversations se font plus ordinaires, plus légères, plus bruyantes et souvent bien plus gaies, redeviennent banales. C’est alors l’occasion pour chacun de bavarder avec un voisin ou bien avec des personnes que l’on n’a pas vues depuis des mois ou des années…

Au fil des discussions on en vient à oublier complètement le défunt et la raison de notre présence en ce lieu. Ça n’empêche pas la peine, on sait que cela n’allègera pas celles des proches, et que ça ne fera revenir personne. Tout ça inscrit finalement la mort dans une continuité, dans la continuité de la vie, tout simplement…

 

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1 janvier 2022 6 01 /01 /janvier /2022 12:00

Un peu de musique pour commencer l'année et surtout une pensée pour tous ceux qui auront passé les fêtes seuls, qu'ils l'aient choisi ou bien qu'ils subissent cette solitude. Et aussi à tous ceux qui se sentent bien seuls même entourés d'une multitude... c'est sans doute là la pire des solitudes.

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1 décembre 2021 3 01 /12 /décembre /2021 10:21

J'ai appris récemment que St Eloi, que l'on fête ce 1er décembre, était entre autres le saint patron des métallurgistes. Quel plus bel hommage à rendre à tous ces hommes éprouvés, dans leur chair et dans leur esprit, par le travail dans les forges, les aciéries et les usines que d'écouter cette sublime chanson de Bernard Lavilliers...

Je n'aime pas tout chez Lavilliers, notamment ses morceaux plus ensoleillés, un trop exotiques pour moi. Mais j'aime beaucoup l'artiste et l'homme, sa simplicité, sa sincérité, son authenticité et surtout sa légitimité pour parler du monde ouvrier, qu'il a connu.

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20 novembre 2021 6 20 /11 /novembre /2021 17:31

Hier soir j’ai eu la chance de voir Yan Péchin. La chance parce qu’un artiste de cette envergure (véritable guitar hero, collaborations les plus illustres de Thiéfaine à Marianne Faithfull en passant par Bashung ou Rachid Taha…) dans notre petit coin, c’était complètement improbable. Enfin j’ai écouté surtout, mais vu aussi tant il vit sa musique autant qu’il la joue. Sur la scène du petit théâtre de l’Usine de Saint-Céré, il accompagnait à la guitare (électrique et acoustique) l’écrivain Alain Damasio venu interpréter des extraits de son dernier roman « Les furtifs ». Je dois avouer que la science-fiction n’étant pas vraiment ma tasse de thé j’ai un peu décroché durant la première partie, liée à l’intrigue du roman. En revanche j’ai beaucoup aimé la seconde partie bien plus politique qui évoque le monde de 2042 servant de cadre au roman et qui semble incroyablement actuel, avec les dérives de l’ultra-libéralisme, l’hyper-connexion, l’individualisme exacerbé, le flicage à la George Orwell… Bref 2042 c’est demain mais c’est malheureusement déjà aujourd’hui aussi.

Mais j’y étais allée pour Yan Péchin qui m’a embarqué dans sa musique, c’est incroyable tout ce qu’il est capable de tirer d’un instrument, une technicité phénoménale, une maîtrise à son apogée. Mais au-delà de la technique il y a l’interprétation : Yan Péchin vit littéralement la musique qu’il joue, le musicien et son instrument ne semblent plus faire qu’un. Fascinant et hypnotique voyage musical et littéraire…

Je vous épargnerai son CV long comme le bras, mais quand on voit tout ce qu’il peut faire avec ses mains, on se dit que ce doit être chouette d’être une guitare…

 

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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 18:49

J'ai toujours adoré cette chanson de Ferré, moi qui ne suis pourtant pas vraiment portée sur la chanson française et ses classiques, mais j'ai toujours aimé ce morceau. Pourtant je crois que je n'avais jamais vraiment prêté attention aux paroles avant de les entendre chantées par d'autres, et quels autres... Thiéfaine je ne suis pas vraiment fan, je connais ses classiques mais rien de plus, mais là je dois dire que les mots de Ferré résonnent parfaitement avec son timbre et sa voix si profonde, et j'aime aussi beaucoup les Innocents (Cali, bof).

Je trouve cette version parfaite: un tempo un peu plus rythmé, des arrangements plus modernes et ces voix masculines qui s'accordent parfaitement à la sensualité de cette chanson et viennent sublimer la féminité et l'amour... Vraiment oui c'est extra.

De quoi entamer un weekend extra, je vous le souhaite en tous cas... 

 

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3 octobre 2021 7 03 /10 /octobre /2021 16:05

Avec ce nom de guitare, le gars ne pouvait pas être mauvais. Et c'est peu dire qu'il est bon. Sam Fender, c'est ma dernière découverte du moment que j'écoute en boucle. Chaque nouveau morceau de lui que je découvre me fait fondre un peu plus, c'est dingue. Et il n'est même pas berrichon! Ce jeune Anglais qui n'a pas encore trente ans n'en est qu'à son deuxième album, celui-ci plus personnel d'après les critiques et les premiers extraits diffusés (j'attends la sortie ces jours-ci). Le premier opus avait des accents très springsteenien, et ce morceau "Spit of you " me fait quant à lui penser à du Christopher Cross, ça sonne un peu rétro mais qu'est-ce que c'est bon... Parfait pour un dimanche de pluie.

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27 septembre 2021 1 27 /09 /septembre /2021 10:42

J’adore flâner dans les brocantes et vide-greniers, le nez en l’air ou/et les mains dans les cartons. Tout ce qu’on y trouve sans rien chercher, c’est fascinant. Ce qui me fascine souvent c’est le caractère parfaitement incongru de certaines chose exposées, mais qui sont sans doute intéressantes et peut-être très recherchées par des amateurs éclairés et aux goûts bien pointus : tout peut se vendre et s’acheter. J’en veux pour preuve une caisse de vieux papiers à moitié brûlés provenant d’une administration du début du siècle précédent (au moins) : étant donné le prix, indécent, de la caisse j’imagine qu’il y a des amateurs…

Retour de brocante
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20 septembre 2021 1 20 /09 /septembre /2021 09:57

Global Internet Outage Over Next 48 Hours Could Affect ...

Les coupures d’internet ont cela de bien qu’elles nous obligent à revoir nos façons de faire dans notre vie quotidienne tant certaines de nos démarches sont tributaires du web, notamment dans les démarches administratives, mais pas seulement, internet étant vraiment partout : recherche d’un numéro de téléphone ou d’une adresse, commandes en ligne, etc.

Mais la vie ne doit pas s’arrêter parce qu’on ne peut plus surfer, et parfois il faut bien faire sans. La dernière coupure est tombée fort mal car j’avais une relecture-correction à rendre et n’étant pas très en avance j’ai dû faire avec les moyens du bord histoire de ne pas me retarder davantage.

Je suis donc revenue à une époque que mes enfants qualifieraient d’antédiluvienne (si tant est qu’ils sachent ce que cela signifie, les pauvres) où l’on utilisait, chose incroyable, des livres, des manuels, des dictionnaires et toutes ces sortes de choses que certains croient déjà reléguées dans le musée du papier (du quoi ?). Je me suis replongée avec délectation dans les dictionnaires et manuels spécialisés pour vérifier une orthographe, une typographie, dans les encyclopédies pour des recherches diverses… Je me suis rendu compte que je perdais en général beaucoup moins de temps finalement et que j’étais plus efficace dans mes recherches, surtout avec les manuels spécialisés dans lesquels il est facile à partir de la table des matières ou de l’index de tomber pile sur le point qui nous intéresse. En compulsant ces ouvrages il n’y a pas la tentation chronophage des détours ici ou là d’internet, on va droit au but et on ne se perd plus dans les méandres du web, on n’est pas tenté de jeter un œil encore une fois sur sa messagerie, ou sur un quelconque réseau social histoire de voir si par hasard on ne serait pas devenu hyper populaire et que notre point de vue sur le dernier clip visionné se soit révélé indispensable à toute une partie de la planète.

 

Bon en revanche je ne peux pas en dire autant de tous les ouvrages consultés : dictionnaires et encyclopédies m’ont traîtreusement prise par mon point faible, la curiosité et la flânerie, j’avoue. Car c’est la grande force, à mon sens, des outils papier que de fort bien savoir nous perdre en route : une illustration nous fait de l’œil en feuilletant le dictionnaire et voilà que l’on s’arrête sur la planche des insectes ou sur ce portrait d’un illustre roi médiéval tombé dans l’oubli, un mot inconnu nous frappe sur le chemin d’une vérification orthographique…

 

La magie des rencontres et du hasard. Le vrai hasard, pas celui faussement mis sur notre route par les algorithmes de Google.

 

 

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12 août 2021 4 12 /08 /août /2021 18:48

Petite vidéo sur quelques croyances berrichonnes. Et pour un petit voyage dans le Berry d'un autre temps, allez faire une visite chez Sirius… 

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26 juillet 2021 1 26 /07 /juillet /2021 14:29
(Re-)prendre la plume

J’aime l’écriture, et particulièrement le plaisir de la correspondance manuscrite. J’en aime toutes les étapes, du plaisir de la plume ou de la couleur que l’on a choisie en fonction de son humeur ou/et de son destinataire, du contact avec le papier également, jusqu’au choix du timbre que l’on va coller sur l’enveloppe. J’aime le son feutré de la plume qui glisse sur le papier, tout comme le léger froissement de celui-ci lorsque le stylo-bille remplace la plume et imprime plus fortement son empreinte. J’aime les volutes et les arabesques dessinées sur la page qui me rappellent les belles écritures anciennes découvertes au gré des brocantes : elles me ramènent aussi à mon enfance durant laquelle pour tromper l’ennui j’allais fouiner régulièrement dans le vieux grenier à la découverte de vieilleries et de curiosités et que je tombais sur quelque vieille lettre à la calligraphie surannée. J’aime aussi éprouver ce plaisir à imaginer son correspondant découvrir ce pli manuscrit et personnel au milieu des factures et autres courriers administratifs, un beau jour dans sa boîte aux lettres, peut-être presque aussi fort que d’en recevoir soi-même.

J’ai redécouvert ces plaisirs infinis il y a quelque temps, en plein confinement, en écrivant une longue lettre à mes artistes préférés, comme quand j’avais quatorze ans et que j’écrivais à mes idoles dans l’espoir de recevoir une photo dédicacée. Je ne savais pas trop ce qui serait le plus fort : la peur du ridicule ou le désir très contrarié de ne pouvoir exprimer tout ce que je ressentais. Mais je crois que quand on aime il faut le dire.

 

La réponse si gentille et inespérée que j’ai reçue m’a confortée dans l’idée que le courrier possède vraiment un pouvoir particulier, même à notre époque où les mails sont là. Peut-être justement parce que tout va très (trop ?) vite, le plaisir de prendre du temps, que ce soit pour celui qui écrit comme pour celui qui lit, est devenu quelque chose de vraiment précieux. Sur cette lancée j’ai décidé d’écrire une lettre à une amie très chère que je vois trop peu mais avec qui nous échangeons régulièrement de nos nouvelles par mails. Je l’ai fait car je savais qu’elle saurait apprécier ce geste, et qu’elle était dans une période un peu difficile de sa vie où une chose aussi anodine et inattendue qu’une lettre manuscrite saurait amener un peu d’inattendu dans son quotidien. Elle en a été effectivement très touchée même si sa réponse est venue par mail, avec le regret de ne pas avoir le temps et le « courage » de me répondre elle aussi par courrier postal. Je n’attendais pas un retour à l’identique, et je crois que égoïstement je m’étais fait déjà plaisir à moi-même en lui écrivant !

Cette double façon d’échanger avec mon amie, soit par mail soit par lettre manuscrite m’a également confortée dans une impression que j’avais déjà : le teneur de ces écrits est bien différente selon que l’on écrit au stylo ou au clavier. En tous cas pour moi cela semble se confirmer, mes écrits seront différents, pour un même destinataire, en fonction de la manière choisie. Alors que par mail je suis capable de raconter n’importe quoi et de plaisanter comme je le ferais dans une conversation amicale, mes lettres manuscrites me semblent plus personnelles, plus intimistes, comme si c’était bien moins banal qu’un simple mail et que cela méritait davantage d’attentions : je choisis peut-être davantage mes mots, je travaille et remets sur l’ouvrage mon texte bien autrement que je ne le fais au clavier, même si je m’applique aussi. Et puis il y a une sorte de double distance créée par la lettre : une distance géographie (quelque peu abolie par les mails et Internet) et une distance temporelle car la lecture différée impose de traiter les sujets différemment parfois, et la lettre n’appelle pas de réponse immédiate comme on pourrait l’attendre d’un mail ou d’un SMS. Il y a un décalage qui fait que le temps de la lettre, que ce soit celui de son écriture ou de sa lecture, est un temps tout à fait à part il me semble. C’est un moment un peu hors du temps pour chacun : écrire une lettre implique de se poser, se mettre dans une posture et une disposition agréables, confortables, surtout si comme moi on est du genre volubile ; de la même façon lire une missive qu’on vient de recevoir permet de faire une pause dans son quotidien, on prend du temps pour soi et pour celui qui nous a écrit.

 

Un moment hors du temps, hors de tout, c’est tellement précieux.

 

 

 

 

 

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  • Ecrivain public, profondément rurale je revendique mon amour des bonheurs simples ainsi que mon droit à pousser des coups de gueule et des coups de coeur.
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