Il y a bien longtemps que je n'avais été écoeurée par la télé, je crois que ça remonte aux obsèques de Mickaël Jackson dont l'overdose était peut-être même à l'origine de ce blog. Et là c'est reparti avec l'audience de DSK durant laquelle il devait déclarer s'il plaidait coupable ou non-coupable. Sur toutes les chaînes le même topo: une armée de journalistes devant le tribunal de New-York, des journalistes et des invités en studio pour commenter le déroulement des événements. Ou plutôt des non-événements: l'arrivée au tribunal de l'accusé, la description de son costume ainsi que la tenue de sa femme (si si , je vous jure je l'ai entendu!), les caméras braquées sur les portes, des réactions des invités interrompues par une intervention urgente du correspondant à New-York pour dire... que les avocats étaient arrivés. Du blabla en veux-tu en voilà, la sortie de l'accusé, sa montée dans la voiture, son retour quelques minutes plus tard à son domicile devant une autre armée de caméras et de journalistes désoeuvrés. Jusqu'à la lie. Une heure de palabres et de non information pour une audience de quatre minutes et sans surprise.
Ce qui m' a énervé dans tout ça ce n'est pas tant le matraquage imbécile et sans aucun intérêt que l'image déplorable qui a pu être donnée des journalistes, car enfin comment Pujadas a-t-il pu poser à un de ses invités une question aussi empreinte d'un anti-américanisme primaire que «Pensez-vous que le juge cherchera à se rendre populaire en faisant condamner un homme puissant , blanc, et notamment un Français?»? Parano le Pujadas? Jusqu'à présent je n'avais pas été vraiment consciente du parti-pris et du manque d'objectivité qu'il pouvait y avoir ici en France par rapport à toute cette affaire, mais là je dois dire que ça me mets de plus en plus mal à l'aise: en dépit de la présomption d'innocence à laquelle a droit tout accusé je dois dire que les discours ambiants qui tentent de minimiser les choses commencent à me mettre très très mal à l'aise et il me tarde que tout soit terminé, et peu importe l'issue pourvu qu'on retrouve un peu de décence dans le traitement de l'information.
Mais je crois que je me mets encore le doigt dans l'oeil car l'objectivité et le professionnalisme chez les journalistes a l'air de se faire ausssi rare que l'eau sur le Causse...
Et le pompon c'est tout de même le voyeurisme des gens ordinaires qui font de la rue où vit DSK un lieu touristique de New-York, qui se font photographier devant l'entrée de son immeuble... La connerie humaine est vraiment un puits sans fond.