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13 mai 2021 4 13 /05 /mai /2021 09:01
Ma cabane en Ségala

Ma cabane au Canada
Est blottie au fond des bois
On y voit des écureuils
Sur le seuil
Si la porte n’a pas de clé
C’est qu’il n’y a rien à voler
Sous le toit de ma cabane au Canada

 

Tels sont les premiers mots de la célèbre chanson de Line Renaud, qui pourraient tout aussi bien raconter une autre cabane, en Ségala celle-là. Car point de cabane au Canada pour moi mais une petite cabane en Ségala comme il en existe beaucoup dans la région et dans de nombreuses campagnes ici et ailleurs. Un peu à l’image des gariottes du Causse qui servaient à abriter les bergers, ces cabanes étaient toutefois bien plus élaborées. Véritables maisons miniatures, nos cabanes construites dans une petite pente possédaient une partie basse semi-enterrée servant d’étable pouvant contenir quelques vaches avec tout le confort nécessaire c’est-à-dire de la litière et un râtelier pour le foin : le gîte et le couvert que demander de plus ? Au-dessus était la partie « habitation » : une pièce unique avec souvent des renfoncements avec des étagères servant de rangement, parfois véritables placards avec portes pour les plus « luxueuses » de ces cabanes. Parfois aussi une petite cheminée pour se réchauffer mais pas toujours, et parfois encore, comme dans celle de mon enfance il y avait un étage supplémentaire fait d’un plancher grossier auquel on accédait par une échelle de meunier rudimentaire : là c’était carrément un palace ! La cabane de la photo possède une citerne qui recueillait l’eau de pluie qui était utilisée pour abreuver les vaches.

 

Avant d’être complètement à l’abandon elles ne servaient déjà plus d’abri si ce n’est pour quelques outils remisés là en attendant d’être ressortis à la bonne saison lorsqu’elles étaient près de champs cultivés. Les cabanes situées dans les prairies éloignées de la ferme et où paissaient les génisses qui ne rentraient pas tous les soirs servaient encore d’abri pour ces vaches que l’on visitait de temps en temps pour s’assurer que tout allait bien et qu’elles ne manquaient de rien.

 

Qu’est-ce que j’ai pu jouer et rêver durant mon enfance dans ces cabanes qui n’étaient déjà plus utilisées (car je ne suis pas si vieille que ça n’en déplaise à mon fils qui toujours prêt à me titiller m’a demandé l’autre jour en rigolant comme un bossu si je me rappelais à quoi ressemblait le soleil lorsque celui-ci venait de naître)… Des heures passées, pendant que mes parents étaient aux champs à côté, à explorer les moindres recoins de cette cabane à la recherche de petits trésors oubliés au cours des années : de petites pièces de monnaie antédiluviennes, des petits outils aux usages presque oubliés, de la vaisselle qui servait alors de dinette, toutes traces du passage de ceux bien avant moi et dont je me plaisais à imaginer l’histoire, les histoires…

 

 

 

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commentaires

F
Nostalgie, nostalgie ! Je comprends qu'on puisse regretter ainsi les vestiges de notre enfance, vestiges parce que destinés à disparaître. Mais , c'est comme ça. Pas très loin de chez moi, il y avait au bord d'une route de campagne une masure du même tabac. Je voulais l'acheter. Je crois que je l'aurais eue pour une bouchée de pain. Mon épouse, beaucoup plus raisonnable que moi -et moins poète - m'en a empêché. J'ai vu plus tard dedans un peintre. Puis il a disparu. La maison s'est perdue dans les ronces et s'est plus ou moins effondrée. On l'a finalement fait disparaître pour agrandir l'arrondi de la route. J'en ai gardé un peu de nostalgie...
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A
Il y avait une maison dans un virage en descendant sur Estal, après l'embranchement pour le Pech de Clédy, qui nous faisait baver d'envie... un poil plus grande que ta cabane en Ségala ;)
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L
Je pense qu'il doit s'agir de la maison dite de Sut-Long, elle est plus grande en effet, c'est une vraie maison, aujourd'hui résidence secondaire.
L
Voilà une petite maison au toit plus que pentu qui me fait penser à Blanche-Neige découvrant la maison des nains. Je me souviens que mon père avait fabriqué un poulailler.au fond du jardin (très moche) mais il a vite renoncé à élever des poules parce que les voisins n'appréciaient pas que le coq les réveillent. Du coup, nous y jouions dedans. Rien à voir, avec cette maisonnette en pleine campagne nettement plus intéressante sur le plan esthétique que ce cabanon disposant d'une petite fenêtre et d'une porte.
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L
L'important n'est pas tellement le lieu mais le plaisir qu'on prend à y jouer et toute la vie qu'on peut y inventer étant enfant...
G
Intéressant ce texte sur les cabanes. Les terme est beaucoup utilisé par ici mais faut se méfier. Lorsqu'on vous dit, viens, je t'invite dans ma « cabane », faut s'attendre à entrer dans une maison cossue. En plusieurs circonstances la signification du mot le mot a fait un 180°!
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L
Les Québécois ont l'air d'être des gens modestes si l'on en juge par ce point de vocabulaire! A moins que leur échelle de valeurs ne soit pas la même que la nôtre, tout étant relatif!
B
comme elle est sereine cette photo empreinte de vert!
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S
Une enfance comme j'aurais tant aimé en avoir eu, au lieu de la grande ville! Ta photo est très sympa, cabane (qui ressemble à un pigeonnier) et alentours. Il y a aussi quelques cabanes par ici, mais dans le vignoble, parfois assez élaborées et bien entretenues si elles sont en vue d'une route passante avec une grosse pub pour le domaine.
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L
Le marketing se niche partout hélas. Pas loin de chez moi dans le vignoble de Glanes il y a aussi une petite gariotte en bord de route flanquée de sa pancarte, heureusement pas trop vilaine...

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