Hier soir j’ai eu la chance de voir Yan Péchin. La chance parce qu’un artiste de cette envergure (véritable guitar hero, collaborations les plus illustres de Thiéfaine à Marianne Faithfull en passant par Bashung ou Rachid Taha…) dans notre petit coin, c’était complètement improbable. Enfin j’ai écouté surtout, mais vu aussi tant il vit sa musique autant qu’il la joue. Sur la scène du petit théâtre de l’Usine de Saint-Céré, il accompagnait à la guitare (électrique et acoustique) l’écrivain Alain Damasio venu interpréter des extraits de son dernier roman « Les furtifs ». Je dois avouer que la science-fiction n’étant pas vraiment ma tasse de thé j’ai un peu décroché durant la première partie, liée à l’intrigue du roman. En revanche j’ai beaucoup aimé la seconde partie bien plus politique qui évoque le monde de 2042 servant de cadre au roman et qui semble incroyablement actuel, avec les dérives de l’ultra-libéralisme, l’hyper-connexion, l’individualisme exacerbé, le flicage à la George Orwell… Bref 2042 c’est demain mais c’est malheureusement déjà aujourd’hui aussi.
Mais j’y étais allée pour Yan Péchin qui m’a embarqué dans sa musique, c’est incroyable tout ce qu’il est capable de tirer d’un instrument, une technicité phénoménale, une maîtrise à son apogée. Mais au-delà de la technique il y a l’interprétation : Yan Péchin vit littéralement la musique qu’il joue, le musicien et son instrument ne semblent plus faire qu’un. Fascinant et hypnotique voyage musical et littéraire…
Je vous épargnerai son CV long comme le bras, mais quand on voit tout ce qu’il peut faire avec ses mains, on se dit que ce doit être chouette d’être une guitare…