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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 12:43

L'autre soir avec des amis, chacun discutait de ses problèmes de boulot. Oui car il faut dire qu'ils font partie des petits veinards qui en ont un de boulot, et pour certains même ce qu'on appelle "une très belle situation", pas un petit contrat kleenex comme le mien, mais  là n'est pas la question. Lorsque ce fut au tour de ma douce moitié, celui-ci se plaignit comme d'habitude de ses conditions de travail pas vraiment faciles il est vrai, mais ce n'est pas tant les conditions proprement dites qui le gênent (chaleur, odeurs et vapeurs de goudron...) mais plutôt l'ambiance délétère qui règne parfois lorsqu'ils ont le malheur de devoir faire un détour par le bureau. Petites guéguerres de petits chefs, ignorance voire mépris des desiderata légitimes des ouvriers, favoritisme et fayotage éhontés, etc.

Quand on lui a demandé si ce n'était tout de même pas mieux depuis qu'ils avaient été rachetés, la réponse négative n'a pas traîné. Il y a quelques années lorsqu'il est arrivé ici la boîte était une petite entreprise familiale, avec à peu près le même petit effectif mais avec une ambiance bien différente. Certes le patron était un peu soupe au lait et vif, la faute à ses origines méditerranéennes sans doute! Mais au moins il connaissait ses employés et avait du respect pour eux. Et pour ce qui est de l'aspect commercial les marchés se concluaient souvent après force ratafia, le patron ne négligeant aucune foire, aucune manifestation dans les villages pour se rappeler au bon souvenir des élus comme des particuliers, sponsorisant une équipe de foot par-ci, une fête votive par-là, n'arrêtant pas ses tractations aux samedis et aux dimanches. Bref un patron à l'ancienne et un carnet de commandes plein à craquer. Mais à l'heure de la retraite il a du vendre cette petite entreprise qui a été rachetée par une grosse boîte dont la succursale était basée à Aurillac et qui voulait s'implanter dans la région, bien sûr cette succursale appartenait à une division encore plus grande, d'une très grosse entreprise, elle-même faisant partie de l'énormissime groupe  à la tête duquel trône l'ami Martin, Bouygues le grand copain de Nicolas qui vient de lui refiler la légion d'honneur pour agrémenter un peu son costume-cravate. Au début bien sûr tout nouveau tout beau tout allait très bien dans le meilleur des mondes, mais rapidement les failles sont apparues et tout ce qui semblait si merveilleux s'est dégonflé comme une baudruche : comité d'entreprise inexistant ou inefficace, délégués du personnel "fictifs" et surtout dialogue inexistant avec les différentes hiérarchies. Avant quand le patron avait quelque chose à dire à un ouvrier ça ne traînait pas, il le prenait entre quat'z-yeux, ça criait un peu et c'était réglé, et pareil dans l'autre sens, on pouvait toujours discuter avec le patron. Maintenant ce ne sont plus que regards fuyants, chacun dans son coin et Dieu pour tous et s'il y quelque chose à dire il n'y a qu'à envoyer un courrier à Aurillac, voire plus haut selon la gravité de la chose tout en sachant pertinemment que cela restera lettre morte.

 

Bref les temps changent et si avant ils étaient considérés, aujourd'hui ils sont plutôt sidérés d'être pris pour des cons.

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commentaires

L
<br /> <br /> L'homme a toujours exploité l'homme, en tout temps, toute époque. Alors que se passe t'il de différent maintenant ? Pas grand chose si ce n'est que la honte a disparu et que les patrons ne<br /> se cachent plus pour avilir et magouiller. Le chômage est une aide précieuse qu'ils utilisent et pratiquent avec maestria.<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> on a toujours râler sur le patron, mais il vrai qu'aujourd'hui la peur du chômage fait la différence!!!!<br /> <br /> <br /> et puis "dans l'temps c'était plus facile, sans doute", même si au fond de moi je pense que c'était pareil, mais c'est comme pour beaucoup de choses, on retient le meilleur, c'est humain...<br /> <br /> <br /> bise<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> ça s'appelle la con centration. Elle est dite "verticale" lorsqu'elle intègre tous les processus, depuis la matière première à la commercialisation en passant par la fabrication et l'emballage.<br /> Dans le cas de ta moitié, c'est de la concentration "horizontale", c'est-à-dire qu'un immense groupe essaye de s'accaparer toutes les entreprises dans son secteur d'activité. Et ça marche! il n'y<br /> a qu'à voir les Veolia, Vivendi, Suez et autres! Dans cette tourmente, c'est l'Homme qui disparaît...<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Merci pour ces précisions techniques...mais qui hélas ne changent rien à l'affaire. Je ne suis pas du genre à dire « C'était mieux avant » mais il faut avouer que dans le cas que<br /> j'évoque je crois bien que c'est vrai.<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> Dès qu'il y a "agrandissement", il ne faut plus compter que le travail à l'ancienne perdure. La dimension d'une boîte favorise l'éloignement de la tête dirigeante. Fini le contact direct et vrai.<br /> Alors quand il s'agit d'une grosse boîte comme celle dont tu parles, c'est encore pire. Et lorsque le patron fricote avec le pouvoir, est décoré, tu n'as plus rien à attendre. Derrière tout cela,<br /> il y a le fric, toujours le fric. Et surtout beaucoup de pouvoir. Rien d'étonnant donc que ton mari se plaigne : il y a de quoi désespérer car on ne peut que se sentir démuni, blousé, floué. et<br /> puis il y a tout l'aspect humain auquel on était habitué qui disparaît, c'est comme si on était devenu transparent, qu'on n'avait pas d'existence propre et qu'il n'y avait plus que le mépris<br /> puisque on est devenu interchangeable.<br /> <br /> <br /> Question bête : comment se fait-il que ce type bourré de fric n'ait pas encore délocalisé... ? Ah oui,, dans le BTP, dur de refaire en Chine une route du Cantal...<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> C'est vrai que le monde du travail n'est pas toujours très tendre. J'ai travaillé à 17 ans comme sténo dactylo. Il y avait une bonne ambiance "maison" et les patrons sévères mais justes. J'ai<br /> arrêté pendant quelques années pour élever mes filles et j'ai décidé reprendre une activité. Quel changement. J'ai connu les "grands chefs", les "petits chefs" et les chefaillons (les plus<br /> terribles). Heureusement maintenant je suis à la retraite et plus personne pour me faire des réflexions parfois blessantes. Mais il m'arrive de penser au boulot et même parfois de cauchemarder.<br /> Je suis bien contente de me réveiller pour me rendre compte que tout cela est terminé.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Heureuse retraitée...Sais-tu que tu fais sans doute partie d'une espèce en voie de disparition ? Attention, bientôt tu finiras sous cloche...<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> <br /> Avant, j'ai été patron à l'ancienne, et tous les problèmes étaient réglés entre quat'zieux, rapidement. Aujourd'hui, celui qui a du travail doit se sentir heureux, c'est tellement rare.<br /> <br /> <br /> Amitiés du Vivarais.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Oui mais sous prétexte qu'on a de la chance d'avoir du travail doit-on pour autant tout laisser faire sans rien dire ?<br /> <br /> <br /> <br />

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  • Ecrivain public, profondément rurale je revendique mon amour des bonheurs simples ainsi que mon droit à pousser des coups de gueule et des coups de coeur.
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