Quand je regardais les jardins des autres, et que je voyais le mien...enfin pas tout à fait, parce qu'en fait le mien je ne le voyais plus, voilà bien le problème: enfoui sous les herbes folles celui-ci ne ressemblait plus qu'à une épaisse et luxuriante jungle où poussaient à foison mauvaises herbes et où évoluaient de gentils monstres cornus et baveux.
Bref hier soir, n'écoutant que mon courage (il fallait vraiment qu'il parle très très fort), après une journée harassante à glander dans la belle-famille je me suis décidée à abandonner mes enfants à leur cher père, (et si vous me lisez régulièrement vous pouvez aisément mesurer toute l'étendue de mon sacrifice), pour tenter de remettre un peu d'ordre dans ce fouillis. Il m'a fallu trancher dans le vif des pieds de tomates afin de les retrouver et de les attacher, et ô miracle j'ai découvert qu'il y en avait, des tomates, il n'y avait donc pas que des feuilles, quelle merveille! Puis j'ai dû ramasser des haricots verts avant qu'ils ne deviennent suffisamment gros pour rivaliser avec leurs cousins les fayots du cassoulet. C'est ainsi que j'ai ramené un demi-seau de haricots, un bon mal de dos ainsi qu'une brouettée d'herbes et de végétaux de toutes sortes accrochés à mon peignoir en poil de synthétique véritable... Hé oui j'avais un instant caressé le fol espoir de passer une soirée tranquille dans le canapé, d'où ma tenue peu adéquate.
Conclusion, jardinage et procrastination ne font pas bon ménage.