Décidément cela devient une manie à moins que ce ne soit une contagion : voilà que les personnalités françaises s’en vont voir ailleurs si l’herbe est plus verte, qui pour échapper aux impôts tel Depardieu, qui pour sauver deux éléphantes comme Brigitte Bardot. Les commentaires vont bon train depuis l’affaire Depardieu et les journalistes n’ont visiblement pas grand chose à se mettre sous la dent. Quoique, après l’avalanche de reportages tous plus roboratifs les uns que les autres sur les agapes des réveillons et le déluge obligé de cadeaux, ils vont pouvoir embrayer sur le début des soldes : ce ne sont plus des marronniers, ce sont des baobabs...

Personnellement peu me chaut que celui qu’on ne pourra donc plus appeler « notre Gérard national » s’en aille traîner son inélégance ailleurs, il a sans doute tourné dans de très bon films... mais force est de reconnaître que ça ne date pas d’hier, ses apparitions dans les différents Astérix ne cassant pas trois pattes à un canard. Quant à Brigitte Bardot, malgré ses cheveux blancs elle est bien restée blonde si j’en juge par ses propos relatés dans Libération : « Si on euthanasie Baby et Népal, il va y avoir un drame. Je suis capable de tout ! » et d’ajouter concernant Poutine « Je lui trouve beaucoup d’humanité », preuve qu’elle a bien suivi l’actualité ces derniers mois, voire ces dernières années.

Je ne commenterai pas l’indécence de ce même Poutine qui offre dans la minute un passeport russe à Depardieu alors que des dizaines de personnes attendent leur naturalisation depuis des années. Passons. Puisque BB nous dit qu’il est plein d’humanité...

Je ne sais ce qui me consterne le plus, l’attitude bien ingrate de ces personnalité auxquelles la France a beaucoup donné ou celle des journalistes qui passent leur temps à commenter tout et n’importe quoi. Dire qu’on avait réussi à oublier le feuilleton Copé-Fillon...

Par principe, je serais plutôt pour la parité: après tout rien de plus normal qu'un traitement identique entre les hommes et les femmes. C'est dans le souci, dit-on, de respecter ce principe que l'Europe a jugé discriminatoires les tarifs avantageux consentis aux femmes par les compagnies d'assurances automobiles. 

La parité a bon dos car en fait les vrais gagnants ne sont pas les hommes qui paieront toujours pareil, mais bien les assureurs qui vont engranger encore plus de bénéfices. Et pour ce qui est de l'Europe, elle semble plus prompte à monter sur ses grands chevaux pour rétablir cette justice qui n'en est pas une que pour s'occuper des disparités de salaires entre les hommes et les femmes à compétences égales. Je dis ça, je dis rien...

Ah ça m'énerve! Audrey Pulvar, qu'on aime ou qu'on aime pas, vient d'être gentiment remerciée de France Télévision à cause de sa situation de compagne de ministre. Il paraît qu'il y aurait conflit d'intérêt. Qu'est-ce que on lui reproche au final: de ne pas être capable de suffisamment d'objectivité pour exercer son métier correctement? D'influencer son compagnon dans ses prises de positions politiques? Ou au contraire d'être influencée par son ministre de mari et de rouler pour lui? M'enfin de qui se moque-t-on? 

Le problème ne me semble pas être le conflit entre sa position de journaliste politique et l'homme politique qui est son compagnon même si je veux bien croire que la position n'est pas facile à tenir. Ce que je vois là-dessous c'est qu'encore une fois on fait gentiment comprendre aux femmes qu'avec le demi-cerveau qui leur a été généreusement accordé elles sont incapables de penser par elles-mêmes et que si on les écarte de leur travail de journalistes politiques c'est parce qu'elles vont être FORCÉMENT sous influence. Donc c'est à elles de laisser la place.

Je ne sais s'il existe des exemples inverses où une femme ministre, ou exerçant de hautes fonctions politiques, aurait un compagnon journaliste: croyez-vous qu'on aurait demandé à ce brave monsieur de quitter son travail sous prétexte qu'il n'aurait plus été capable de le faire correctement?

Bachar al-Assad est mort. Si si, il s'est étouffé de rire en entendant qu'Éric Raoult avait proposé Nicolas Sarkozy comme prix Nobel... de la paix.

Quant à Kadhafi, il se retourne dans sa tombe, plié en quatre sans doute.

ALEA JACTA EST  comme disait Jules, nous voilà donc avec un nouveau président. Je ne ferai pas de commentaires sur le déroulement de l'élection, de la campagne ni même de la soirée électorale en elle-même, et des déclarations des uns et des autres. Toutefois j'ai trouvé les réactions des socialistes, qu'ils soient élus,  militants ou simples sympathisants plus dignes et respectueuses que celles des vaincus: dans la bouche des pro-Sarkozy que j'ai pu entendre, interrogés par les journalistes, j'ai bien souvent perçu de l'aigreur et un certain mépris pour les adversaires, signe finalement que le président sortant avait bien fait son oeuvre et que le mépris qu'il avait lui-même affiché à l'égard de la population était devenu contagieux. Mais passons, je n'aime pas tirer sur les ambulances.

Alors pourquoi ce billet, me direz-vous? Eh bien simplement pour souligner la grande force de François Hollande. Oui, lui qui avait choisi comme slogan "Le changement c'est maintenant", rendez-vous compte, il aime tellement le changement qu'il a réussi à détourner le cours d'une rivière. Si si,  hier nous sommes restés médusés en entendant, en compagnie d'amis corréziens, un journaliste parisien perdu dans la ville de Tulle indiquer avec une belle assurance que cette petite ville était arrosée par... la Dordogne.

Là je dis chapeau, je n'aurais jamais cru que les politiques puissent avoir tant de pouvoir. Ni que les journalistes parisiens méprisant sans doute la province puissent avoir aussi peu de conscience professionnelle pour ne pas juger utile de vérifier leurs infos.