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12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 14:07

 

 

      Une caméra qui filme la vie d'un couple à la ferme pendant près d'une année, ça vous rappelle quelque chose, hein ? Tout faux, il ne s'agit pas de télé-réalité.

       Hier soir je suis allée assister à la projection d'un documentaire organisée par le comité des fêtes de mon village natal, à quelques kilomètres d'où je vis. Ce fut l'occasion pour moi de revoir d’anciens voisins et de replonger dans le monde agricole. Il s'agissait d'un documentaire dans la même lignée que d'autres du même réalisateur et que la commune avait déjà projetés auparavant : des fermiers d'aujourd'hui mais qui travaillent, par choix, avec les méthodes ancestrales enseignées par leurs pères. Ce soir-là il s'agissait du film Les Sillons de la liberté, de René Duranton qui a réalisé pas mal de documentaires dans la même veine. Le réalisateur a suivi pendant près d'une année un paysan breton parfaitement atypique qui travaille la terre avec l'aide de ses chevaux, qui vit sans télé, ni radio, ni téléphone, vit au rythme des saisons et surtout qui se fait un point d'honneur de ne recevoir aucune aide ni subvention car il a décidé avant tout d'être libre. Libre il l'est en effet, autant qu'on peut l'être lorsque l'on vit au rythme des saisons, de la nature, sans autres contraintes que celle de récolter de quoi se nourrir et de soigner ses animaux.

      Du ramassage du goémon sur la plage qui servira d'engrais naturel dans les champs, à la moisson, en passant par les foins ou la fabrication du cidre, on découvre un monde très dur, physiquement épuisant mais où jamais on ne perçoit le moindre stress : pas d'inquiétude en regardant la récolte pour savoir si l'on pourra payer les traites du tout nouveau tracteur énorme qui encombre les champs devenus trop petits comme on ne voit parfois. Entre ce paysan et sa compagne pas beaucoup de paroles, ce sont des taiseux, et des pudiques aussi sûrement. Lui a choisi de travailler ainsi lorsqu'il lui a fallu reprendre l'exploitation, tous ses camarades de classes voulaient devenir marins, lui voulait être paysan, un marginal en somme. Et comme il n'était pas du genre à faire les choses à moitié il a refusé de se plier au jeu de la production intensive, du tout pesticide et du « toujours plus ». Sa compagne quant à elle est venue de Normandie faire un stage dans le monde agricole dans les années 80 car elle ne se voyait pas travailler dans un bureau après des études de secrétariat plutôt subies que choisies ; elle est venue chez ce paysan, est repartie puis est revenue pour ne plus le quitter, lui son aîné de vingt ans. Ensemble ils mènent une vie telle qu'elle devait l'être il y a de cela 50 ans, avec leurs chevaux et des outils hérités de leurs aïeux : herse, lieuse, batteuse, des engins acquis par les grands-parents qui faisaient alors figure de pionniers ! Lui aujourd'hui passe pour un doux rêveur et un original. Mais il fait des émules puisque l'on voit tout au long du film qu'il est aidé par un de ses voisins, âgé d'une quarantaine d'année qui après sa journée à l'usine cultive lui aussi quelques hectares de terre exactement sur le même mode.

Pour moi c'était comme une visite au musée, et en même temps revenaient à moi des images de mon enfance, non pas que j'aie vu mes parents travailler de la sorte, mais parce que je reconnaissais des outils oubliés et poussiéreux et dont les poules avaient fait leur perchoirs dans le fond des granges et des hangars de la propriété familiale, tous ces engins qui étaient morts je les voyais revivre là sur l'écran, et pas dans un film d'époque mais en 2009. Ces souvenirs étaient relayés par les commentaires de l'assistance, composée de paysans non plus bretons mais ségalins, et qui en occitan se rappelaient des anecdotes, des épisodes de leur enfance, s'étonnaient de voir encore fonctionner ces machines pour le moins rustiques, et la nostalgie aidant je les sentais presque envieux du choix de vie qu'avait fait cet homme, de son courage, de sa vaillance.

      En voyant cet homme j'avais l'impression de regarder le dernier specimen d'une race prête à s'éteindre, comme le dernier locuteur d'une lange qui allait mourir avec lui.

      J'avais emmené mon fils aîné car je me disais que ce serait intéressant pour lui de voir quelque chose dont il entendait parfois vaguement parler par ses grands-parents mais dont il n'avait aucune image, et de fait il a été très intéressé et a regardé tout du long ce film avec beaucoup de curiosité. C'est quelque chose qu'il ne pouvait pas connaître et qu'il ne reverra sans doute plus, je trouvais important qu'il puisse le découvrir. Entre nous c'était quand même mieux qu'un Disney...

 

Cliquez : Les Sillons de la Liberté

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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 14:12

Décidément je n'arrive pas à quitter le Sud, sans doute parce que j'en viens. Comment ça, le Ségala n'est pas le Sud?! Mais si bien sûr puisque pour nous le Nord commence en Corrèze ...

Enfin toujours est-il qu'après le sud des États-Unis je vous amène en Italie. Nos voisins italiens ne savent pas faire que des pizzas, des pâtes et du football, ils font aussi de la musique, et certains même très bien. La chanson que je vous propose aujourd'hui est à tomber par terre, je ne trouve pas d'autres mots, à moins qu'elle ne vous fasse planer ce qui paradoxalement revient au même. Je ne vous parlerai point de quelque belâtre comme Eros Ramazzoti, non, non, pas de caricature ici. Zucchero est un artiste italien atypique car au lieu de donner de la voix dans l'art lyrique, le bel canto ou dans les bluettes, lui se distingue car il fait du blues. Si si, un bluesman italien ça existe. Le titre que je vous ai choisi ne reflète pas ces influences-là mais si vous allez faire un tour sur Youtube et que vous écoutiez n'importe quel autre titre cela vous sautera aux oreilles. Pour ce début de week-end j'ai préféré un peu de douceur... Je crois que je vieillis.

 

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 09:22

Ça me tracasse cette histoire de la Journée de la femme tout de même, ça ne sert à rien, et à la limite je trouve que c'en est même humiliant de se voir octroyer une journée annuelle comme d'autres minorités: car il ne faut pas se leurrer c'est bien ainsi que sont traitées les femmes dans le monde entier, cette journée en est la preuve puisqu'il n'y a que je sache pas encore de Journée de l'homme.

Pour 2012 je propose donc, afin que la majorité se rende compte de ce que c'est que d'être une femme, que les hommes prennent leur place le temps de cette fameuse journée: qu'ils constatent donc ce que c'est que de subir les inégalités de traitement au travail avec les salaires et les horaires, les inégalités à la maison avec les doubles journées, les contraintes en tous genres qu'elles soient d'ordre biologique ou sociologiques, bref tout ce qui fait le charme du quotidien du sexe dit faible. Comme je suis pleine de bonté je leur épargnerai les mauvais traitements, viols et violences en tous genres dont sont victimes les femmes sur 99.9% de la planète (le reste étant constitué par les zones désertiques, les pôles et la Lozère) et dont on ne parle que rarement tant cela semble faire partie intrinsèque de la condition féminine.

Et ce jour-là, messieurs, je vous dirai «Bonne journée» en toute sincérité.

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 22:41

Une journée de la gentillesse par-ci, une journée des handicapés par-là, des journées de ceci de cela en veux-tu en voilà! Et la journée de la femme, dont on nous a rebattu les oreilles tout le jour, qu'est-ce que ça peut m'agacer! Parce qu'au fond si on pense à les célébrer une fois dans l'année c'est bien que le reste du temps on s'en fiche pas mal non?

Allez, c'est encore un truc de mec pour se donner bonne conscience, non?

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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 10:26

En attendant de voir la tour du village restaurée on peut déjà admirer la mise en place de l'échafaudage dont j'ai déjà parlé. Un tel dispositif est déjà tout un spectacle en soi, et l'on ne peut que s'incliner devant autant de technicité, de technologie et aussi de talent de la part des ouvriers qui y travaillent: 40m au sommet, mieux vaut ne pas avoir le vertige. Et top du top, c'est le cas de le dire, voilà que l'échafaudage a été pourvu d'un ascenseur, enfin un monte-charge pour l'ascension des hommes et des matériaux. Terminé le temps où les couvreurs transportaient sur leur dos les tuiles, et dans le cas présent il vaut mieux car la lauze ça pèse, c'est rien de le dire.

 

DSCF3001

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5 mars 2011 6 05 /03 /mars /2011 07:49

Après le Texas de Tom Petty la semaine dernière, continuons notre petit voyage dans le Sud des États-unis avec John Hiatt . Natif de l'Indiana comme Mellencamp sa musique illustre davantage le Mississipi, le Tennessee, ce qu'on appelle le Sud profond.

La première fois que je l'ai entendu j'ai cru qu'il était noir, sa voix est taillée pour le blues sans le moindre doute, mais une pointe de country ne lui va pas non plus.

J'ai hésité entre cette chanson et Have a little faith in me (allez y jeter une oreille vous ne le regretterez pas) qui me semble donner la pleine mesure de ses capacités vocales, mais je la trouvais un peu triste pour un samedi matin...

 

 

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 14:03

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Je viens de découvrir par hasard (c'est ainsi souvent qu'arrivent les meilleures choses) le blog d'un presque voisin: le Carnet d'un Quercynois qui satisfera les amateurs de veilles pierres et de patrimoine et où vous trouverez également des conseils pour vos lectures et même des recettes gastronomiques locales (amateurs de salade bouillie et d'eaux de régime passez votre chemin).

Vous me direz que le Quercy n'est pas le Ségala, certes mais j'ai bien dit «voisin» le Quercy, et plus précisément le Haut-Quercy est juste à côté puisqu'il suffit de descendre dans ce que nous autres montagnards ségalins appelont pompeusement «la plaine», à peine 15km d'ici, pour se retrouver dans cette magnifique région tellement proche et en même temps tellement différente de part son architecture, sa végétation, ses paysages.

 

Carnet d'un Quercynois.

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 19:26

La politique de l'autruche comme chacun sait consiste à fermer les yeux sur ce qui se passe, à l'image de l'autruche qui enfonce sa tête dans le sol. Loin de moi l'envie de discuter politique ce soir, et je ne m'aventurerai pas à faire la liste de tous nos éminents dirigeants (et pas que les nôtres) pour qui cette pratique est devenue un MODUS OPERANDI, voire un tic.

En tous les cas la politique de l'autruche n'est pas réservée aux élites, la preuve:

 

DSCF1382

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27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 15:25

Tout au long de mon enquête pour le recensement j'ai pu aller dans des endroits de la commune que je ne connaissais pas, et j'ai pu m'attarder dans d'autres où je ne faisais d'ordinaire que passer, notamment pour répertorier toute les résidences secondaires et les maisons inoccupées depuis longtemps. Sur bon nombre d'entre elles, pour ne pas dire toutes, le linteau au-dessus de la porte mentionne l'année de construction. C'est donc sans surprise que j'ai pris conscience de la richesse de ce patrimoine ordinaire qu'est celui de notre village et de tant d'autres également. Tant de maisons datent du XVIIIe siècle, du XIX, et un habitant m'a même confié que la sienne datait du XVII. Quoiqu'il en soit chaque linteau ne fait pas qu'apporter une indication quant à l'âge d'une demeure, il atteste aussi de la volonté de l'artisan qui l'a construite de ses mains de laisser sa trace à la postérité, et quelle postérité! Combien de maisons bâties aujourd'hui seront encore debout dans trois siècles...?

Dans tous ces linteaux, même les plus simples il m'a semblé pouvoir lire la fierté du maçon, celle du tailleur de pierre, doublée parfois d'une certaine délicatesse dans l'exécution, d'une recherche. On peut y lire souvent le nom du bâtisseur ou du propriétaire, parfois un dessin qui est comme une marque de fabrique, tout cela respire l'amour du travail bien fait. Même si nombre de ces pierres sont des pièces rapportées et ne sont pas forcément en adéquation avec l'âge des maisons qui les supportent elles restent malgré tout le témoignage de tous ces hommes qui ont œuvré à la construction de notre patrimoine architectural. Elles sont aussi un fantastique point de départ pour l'imagination parfois, car lorsque l'on voit un linteau magnifique et visiblement signe d'une certaine richesse sur une maison toute simple on ne peut s'empêcher de se demander d'où il vient, quelle est son histoire, quels sont les aléas qui ont amené cette pierre à voyager ainsi de demeure en demeure, passant, qui sait, du manoir d'une grande famille détruit sous la Révolution à une maisonnette plus rustique voire parfois une simple grange. Et cette histoire n'est peut-être pas finie car on sait aujourd'hui l'essor qu'à pris le commerce des matériaux de construction d'occasion, porte ouverte à tous les pillages.

Bref vous trouverez ici un aperçu loin d'être exhaustif de quelques unes de ces pierres rencontrées ça et là au cours de mes pérégrinations d'agent recenseur. On me reprochera sans doute de ne pas avoir pris en photo l'ensemble porte-linteau mais hélas les portes ne présentaient pas toujours le même intérêt que le linteau, quand il s'agissait de porte d'ailleurs et non d'une simple fenêtre parfois même rebouchée. Bonne visite.

 

 

Linteau 1087

  1087? Je ne peux m'empêcher de penser que le temps en a avalé un morceau et qu'il s'agit seulement de 1687...

 

linteau 1752

 

Linteau 1755

 

 

linteau 1780

 

 

linteau 1784

 

Linteau 1793

 

Linteau 1795

 

linteau 1795 -2

 

linteau 1799

 

Linteau 1800

 

Linteau 1804

 

Linteau 1806

 

Linteau 1869

 

linteau 1812

 

 

 

Une petite originalité pour finir: une date qui n'est pas sur un linteau mlais au bas d'un escalier, la pierre n'était pas assez grande pour contenir la date, qu'à cela ne tienne, on a fait déborder le 4 de 1784 sur l'autre face... on ne va pas se laisser agaçer par des détails.escalier-1784.JPG

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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 13:15

J'aime beaucoup le sens aigü de la précision développé par certains journalistes: j'ai appris aux infos la libération de certains otages français dont Françoise Larribe originaire de Saint-Céré, «Saint-Céré près de Toulouse» a jugé bon d'indiquer le journaliste pour situer la ville.

Il est vrai qu'on n'est pas à 200km près.

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